Notice : histoire du drapeau du Moyen-Age au XIXeme siècle
Ce terme ne parait pas avoir été employé avant la fin du XIVe siècle, et jusqu’au XVe les drapeaux des compagnies gardèrent généralement le nom d’enseignes, le mot étendard désignant ceux de la cavalerie, histoire du drapeau.
Histoire du drapeau
Lors des premières tentatives d’organisation régimentaire, on réunit sous un même drapeau, insigne du commandement des colonels, les diverses compagnies ou enseignes qui formaient le régiment.
Histoire drapeau : au Moyen-Age
Jusqu’alors les masses d’infanterie formant ce que l’on appelait les bandes avaient marché sous diverses bannières dont la régularisation relative n’apparut qu’à la fin du XVe siècle. Antérieurement, le drapeau national le mieux caractérisé parait avoir été une pièce d’étoffe de couleur variable sur laquelle était rapportée la croix rouge des croisades, qui était la croix de Pierre l’Ermite.
Histoire drapeau: description des bannières
Longtemps la France garda la croix rouge sur ses bannières, tandis que l’Angleterre portait une croix blanche, la Bretagne une croix noire, Flandre et Lorraine une croix verte, Italie et Suède une croix jaune, Bourgogne la croix rouge de Saint-André. Mais aux temps difficiles de la guerre de Cent ans et des luttes terribles entre les Armagnacs représentant le parti national (croix blanche) et les Bourguignons alliés des Anglais (croix rouge et croix rouge de Saint-André), le drapeau des Anglais victorieux finit par réunir, en 1422, sous Henri VI, sur son champ les croix blanche et rouge de France et d’Angleterre, les croix de Saint-André, blanche et rouge de Guyenne et de Bourgogne.
Charles VII avait son drapeau de France d’azur fleurdelisé d’or, et sur l’antique bannière des ducs de France il ajouta la croix blanche des Armagnacs, champions de l’indépendance nationale. Ce drapeau
« connu d’abord sous le nom de pennon royal, puis sous celui de grand étendard royal, devint plus tard l’enseigne principale de la milice des francs-archers, et enfin le drapeau particulier du premier régiment de France, du régiment des gardes françaises »
La croix blanche a subsisté sur les drapeaux de notre infanterie jusqu’en 1789; elle en partageait ordinairement le champ ou tableau en quatre quartiers.
Histoire drapeau : la Renaissance
Dès le XVIe siècle, le drapeau blanc était l’insigne de la dignité du colonel; l’arborer était faire preuve d’une indépendance militaire relative. Les enseignes étaient alors et furent depuis les drapeaux des groupes subordonnés à l’enseigne colonelle ou drapeau du colonel. Porter drapeau blanc ne pouvait se faire que par permission du roi, ce qui n’empêcha nullement les réformés de le faire pendant les troubles. Chaque seigneur qui put lever des troupes en assez grand nombre ne manqua point de faire porter le drapeau blanc, et, dans les circonstances assez rares où catholiques et réformés eurent à combattre côte à côte, notamment sous Henri HI, cette prétention de porter le drapeau blanc sans commission régulière donna lieu à de fréquents troubles entre les colonels nommés par le roi et les colonels réformés qui entendaient garder le titre qu’ils s’étaient arrogé ou le droit de porter drapeau blanc. Ces querelles ont été racontées par Brantôme. Au reste, les réformés usaient d’enseignes pleines, c.-à-d. de drapeaux tout blancs, mais sur lesquels étaient brodées les armes, couleurs et devises des chefs.
Histoire drapeau : le drapeau blanc
Le colonel général de l’infanterie avait alors le droit d’avoir, dans chaque bande ou régiment, une compagnie dite colonelle, qui portait une enseigne blanche; de là s’étendit l’usage de donner le drapeau blanc à tout régiment d’infanterie qui, à titre de récompense ou autre, était admis dans l’armée permanente. Dans chaque formation régimentaire il existait, sans tenir compte des drapeaux des compagnies ou enseignes, deux drapeaux celui de la bande ou régiment, celui du colonel.
Histoire drapeau : au XVIIeme siècle
Sous Louis XIII, le colonel général ne voulant avoir de compagnie colonelle que dans les régiments anciens, la possession du drapeau blanc devint un signe d’ancienneté, un honneur pour le corps qui le possédait, et on a vu que cet honneur était souvent conféré à titre de récompense
« C’est ainsi que le mot drapeau blanc est devenu et est resté, pendant quelque temps, le synonyme de régiment entretenu et payé par 1 ordinaire des guerres. »
Peu à peu tous les régiments possédèrent le drapeau blanc; en 1638, aucun n’en était dépourvu. Le drapeau blanc apparaît dès lors comme un drapeau général, drapeau d’état-major qui ne fut jamais celui de la royauté ni de la France. C’est à cette date de 1638 que le drapeau blanc semble apparaître comme signe de parlementaire.
Histoire drapeau : au XVIIIeme siècle
Les drapeaux des régiments étaient de diverses couleurs, de même pour les enseignes. En 1776, il n’y eut plus qu’un seul drapeau par régiment. Le drapeau blanc, dès Louis XIV, était devenu le drapeau du roi colonel général des troupes. Chargé de l’écusson de France, il servait d’enseigne à la maison du roi; les gardes le portaient à la garde de service chez le roi ou le dauphin. Les drapeaux des anciennes grandes bandes de Picardie étaient rouges avec la croix blanche, ceux des grandes bandes de Piémont noires avec la croix blanche. Le régiment de Champagne avait son drapeau vert à croix blanche, Navarre couleur feuille morte avec croix blanche semée de fleurs de lis d’or, etc.
En somme, au XVIIIeme siècle, les drapeaux d’ordonnance étaient les mêmes pour un même régiment, mais il n’y en avait point deux de semblables, car, sans compter les régiments français, il y avait nombre de régiments étrangers ou appartenant en propre soit au roi, soit à quelque prince, et qui portaient sur leurs drapeaux les couleurs, les emblèmes de ces princes ou du pays d’origine. Un seul caractère commun donnait quelque air de famille à tous ces drapeaux de couleurs si dissemblables, c’était la croix blanche qui en divisait le champ en quatre quartiers. Encore tous ne la possédaient ils pas. Ainsi Bourgogne et Royal-Comtois, créés par Louis XIV, portaient sur leurs drapeaux la croix rouge de Bourgogne, et beaucoup de régiments étrangers ne portaient point la croix. La croix existait sur le drapeau colonel chargé d’ornements, d’emblèmes, d’armoiries peintes et brodées, comme les autres. Le drapeau blanc des gardes françaises avait ses quartiers chargés de fleurs de lis d’or, chaque branche de la croix portant en outre une couronne d’or. Si l’on ajoute à cela que nombre de régiments étrangers portaient aussi les drapeaux de leur patrie en restant au service de la France, que nombre de corps des armées étrangères avaient des drapeaux semblables aux nôtres, voire blancs (Espagne, Hollande, Naples, régiments suisses à leur service), on comprendra qu’il était impossible de reconnaître, en campagne, un corps à la nature de ses enseignes.
Jusqu’à la Révolution, nos drapeaux gardèrent cette variété. Faits d’une ou plusieurs pièces de taffetas suivant les couleurs du tableau, chargés d’inscriptions ou d’armoiries brodées ou formées de feuilles d’or appliquées au vernis, leur hampe était de bois peint aux couleurs du régiment, terminée par un fer de pique. Ils ne portaient point de franges, au contraire de ceux de la cavalerie et étaient munis de cravates ordinairement blanches, parfois rouges (Piémont), accompagnées de cordons à glands dont les couleurs variables rappelaient celles des drapeaux des régiments. Ainsi: cramoisi et blanc, Bourgogne; rouge et aurore, Royal-Vaisseaux; violet et feuille morte, Royal; orange et bleu, Nassau vert et blanc, Auxerrois, etc. Les drapeaux étaient portés par un officier dont le grade équivalait à celui d’enseigne, et le mot même était synonyme de la. charge. Ainsi l’on disait le roi a donné un drapeau à ce vaillant » soldat (Richelet), pour dire la charge de porte-drapeau.
Dans l’ordre du défilé, les drapeaux étaient portés à la tête de la division du centre. La confusion était extrême dans les drapeaux des régiments et des compagnies à la fin du XVIIIeme siècle.
Histoire drapeau : au XIXeme siècle
Le 27 pluviôse an II, l’Assemblée nationale rendit un décret instituant un drapeau national en France; en voici les termes « Le pavillon, ainsi que le drapeau national, sera formé des trois couleurs nationales disposées en trois bandes égales, de manière que le bleu soit attaché à la garde du pavillon, le blanc au milieu et le rouge flottant. Les gardes nationales des provinces arborèrent aussi le drapeau tricolore, mais elles ne furent pas d’accord sur les dispositions des couleurs: on vit simultanément des drapeaux bleu, blanc et rouge, puis d’autres rouge, bleu et blanc et enfin blanc, bleu et rouge. Quelques bataillons adoptèrent le rouge et le bleu en bandes horizontales. Une loi spéciale de 1792 ordonna que tous les anciens drapeaux seraient détruits pour être remplacés par des insignes aux trois couleurs; et aux cravates blanches qui ornaient la hampe on substitua des cravates aux trois couleurs. Le drapeau doit avoir cinq pieds six pouces de long (lm75) sur une largeur égale. La hampe était surmontée sous la première République d’un fer de six pouces de long, terminé en pointe de hallebarde. Sous l’Empire, le fer fut remplacé par une aigle héraldique. Le drapeau tricolore fit place au drapeau blanc surmonté d’une fleur de lis, lors de la rentrée de Louis XVIII. En 1830, le drapeau tricolore reparut avec un coq à la place de l’aigle.
Histoire drapeau: évolution
Sous la République de 1848, le fer pointu revint au sommet de la hampe; sous le second Empire il céda la place à l’aigle, et aujourd’hui le drapeau républicain est surmonté d’un fer de lance; sur le socle les lettres R. F. L’étoffe du drapeau est la soie. Sous la République, on y inscrivait successivement le nom des batailles fameuses où il avait figuré, de l’autre cette légende Discipline et obéissance à la loi. Sous le premier Empire, ces inscriptions furent modifiées comme suit l’Empereur au. régiment, avec le nom des combats mémorables de l’autre côté. Sous la Restauration, le drapeau fut chargé des armes royales; cet écu disparut à la révolution de 1830, et en 1831 il fut remplacé par la devise Liberté, Ordre publie. En 1848, on inscrivit sur la zone blanche Liberté, Égalité, Fraternité et au-dessous Unité. Le second Empire substitua à ces mots l’inscription Honneur et Patrie. Depuis 1870, au drapeau national cette inscription est surmontée des mots République française. Suivant un décret du 14 juin 1859, un drapeau peut être décoré de la Légion d’honneur; la croix est attachée au haut de la hampe.
SOURCE : Grande Encyclopédie
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